Informations sur les labels et les bonnes pratiques

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Niveau STIC

Il n'existe pas encore à notre connaissance de labels ni de bonnes pratiques pour aider au dimensionnement et à la sélection des services de TIC, car il n'existe pas encore de méthode partagée par l'ensemble des parties prenantes pour définir les critères de qualité environnementale pour le dimensionnement de ces services.

Toutefois ce sujet est en discussion depuis quelques années au sein du consortium The Green Grid (TGG) et des projets de guides de bonnes pratiques sont en cours d'étude au niveau des instances de normalisation internationale OSI (ISO) et CEI (IEC) dans le cadre de la sous-commission 39 du comité technique conjoint JTC1. La commission de normalisation 39 de l'AFNOR participe activement aux travaux internationaux et œuvre pour l'élaboration de tels guides.

Dans l'attente de documents officiels on pourra se référer aux livres blancs du TGG suivants :

  • A Framework for Data Center Energy Productivity - White Paper #13 (2008),
  • The Green Grid Productivity Indicator - White Paper #15 (2008),
  • Proxy Proposals for Measuring Data Center Productivity - White Paper #17 (2009),
  • Impact of Virtualization on Data Center Physical Infrastructure - White Paper #27 (2010),
  • The Green Grid Data Center Compute Efficiency Metric: DCcE - White Paper #34 (2010).

Il existe également de nombreux livres blancs des éditeurs de solutions de virtualisation. La lecture de ces documents nécessite de toujours garder à l'esprit les possibles démarches commerciales qui sous-tendent la publication de ces documents.

Niveau ETIC

Les équipements de TIC (ETIC) commencent à disposer de labels de qualité. En termes d'achats publics, le règlement d'application de l'accord volontaire Energy Star entre l'Union Européenne et les États-Unis d'Amérique impose que les achats des administrations centrales des États Membres de l'UE d'équipements couverts par l'accord soient labellisés Energy Star, et pour les autres administrations recommande l'achat d'équipements labellisés Energy Star.

En ce qui concerne les ETIC des data-centres les équipements disposant d'une spécification sont les suivants :

  • les serveurs (version 2.0 applicable à partir du 16 décembre 2013),
  • les petits serveurs (inclus dans la spécification sur les ordinateurs de bureau, version 5.2 actuellement applicable, version 6.0 applicable à partir du 28 avril 2014),
  • les systèmes de stockage des données pour data-centre (version 1.0 applicable à partir du 5 novembre 2013),
  • les petits équipements de réseau (version 1.0 applicable sans doute courant 2014).

À noter qu'une nouvelle spécification plus adaptée aux équipements de réseau mis en œuvre dans les data-centres est en cours d'élaboration (pour une première version qui ne sera pas disponible avant 2014).

Lors des consultations, outre le label Energy Star, il faudra demander les performances SPEC SERT pour les serveurs, les températures et humidité relative de fonctionnement nominal et les marges prévues par les fabricants, pour vérifier qu'elles sont compatibles avec les températures et humidité prévues (recommandations ASHRAE en vigueur, soit 2012 actuellement, voir niveau suivant infrastructure).

Il est possible pour certaines gammes d'équipements d'obtenir des gains d'efficacité énergétique supplémentaires par des exigences complémentaires sur les alimentations internes de ces équipements via la certification 80 PLUS. Toutefois les spécifications Energy Star garantissent déjà un niveau de rendement élevé qui bien souvent est supérieur au niveau de base de 80 PLUS (voir pour plus de détail les éléments présentés auparavant sur les rendement des alimentations).

Niveau infrastructure et suivi

On distinguera dans cette rubrique les équipements de traitement ou/et refroidissement d'air, les équipements d'alimentation électrique sans interruption, et les équipements de suivi.

Équipements de traitement ou/et refroidissement d'air

L'efficacité énergétique des équipements de traitement et de refroidissement d'air d'un data-centre sera d'autant meilleure qu'une étude d’ingénierie précise aura été menée pour le dimensionnement et le choix de ces équipements, en tenant compte principalement de la charge informatique, des conditions requises de disponibilité des services rendus par les équipements de TIC, et des caractéristiques climatiques du lieu d'implantation. Dans le cas d'un bâtiment dont l'usage principal sera le data-centre, paradoxalement l'enveloppe de ce bâtiment n'aura que peu d'influence, l'objet principal des installations thermiques et aérauliques étant d'évacuer la chaleur dissipée par les ETIC. Dans le cas d'un bâtiment mixte, on veillera bien entendu à respecter la réglementation thermique en vigueur pour le type de bâtiment concerné, et il pourra être judicieux d'utiliser tout ou partie de l'énergie dissipée par les salles de serveurs dans d'autres parties ou locaux du bâtiment.

Afin de bien dimensionner les installations on s'appuiera sur la version en vigueur des recommandations ASHRAE pour le fonctionnement des équipements de data-centre. Ces recommandations évoluent au fil des années notamment parce que les plages de fonctionnement des ETIC et les classes d'ETIC évoluent avec les progrès techniques et permettent à ces ETIC de fonctionner sur des plages de température et d'humidité relative de plus en plus grandes. La 1ère recommandation ASHRAE date de 2004 et celle actuellement utilisée en base date de 2008 (température mini 18°C, température maxi 27°C, limite basse de taux d'humidité pour un point de condensation à 5,5°C, limite haute de taux d'humidité à 60% d'humidité relative et point de condensation à 15°C). Cette recommandation a été étendue depuis sa publication en 2008 en ajoutant des classes d'environnement de 1 à 4 (la plus large) en fonction du niveau de service et de disponibilité, la classe 1 bien que la plus contraignante à l'heure actuelle offrant une plage de températures et humidités plus larges que celle de la définition initiale de 2008, souvent prise en référence des cahiers des charges de dimensionnement thermique (par sécurité).

Une fois le dimensionnement validé, le choix des équipements se fera également au vu des performances énergétiques des composants. Sauf pour les petits systèmes (moins de 12 kW frigorifiques), il n'existe pas encore de dispositif européen d'étiquetage, mais une certification industrielle indépendante par le consortium Eurovent.

En ce qui concerne les équipements pour data-centres une large gamme de composants est couverte par la certification Eurovent (voir la liste dans les sources). La consultation pour l'achat des ces équipements pourra faire référence à un niveau de performance (A, B...) s'il existe pour la famille d'équipements, soit sur les données de performance certifiées Eurovent.

Équipements d'alimentation électrique sans interruption

Les alimentations sans interruption (ASI), comme certains ETIC, disposent d'une spécification Energy Star (version 1.5 actuellement en vigueur). Au titre du règlement d'application de l'accord Energy Star entre l'UE et les États-Unis, les achats de l'administration centrale devront a minima se conformer à cette spécification. Elle couvre à la fois les systèmes avec stockage d'énergie permettant le fonctionnement continu des ETIC et les systèmes de type groupes électrogènes pour les autres équipements moins exigeant en termes de coupures du réseau électrique.

Il existe également un Code de conduite (CoC) européen pour les ASI. Ce code a été élaboré à l'époque où ces équipements ne faisaient pas partie de l'accord Energy Star en Europe. Les évolutions des deux dispositifs Energy Star et CoC font qu'à l'heure actuelle, il est possible d'avoir une performance meilleure sur certains critères avec le CoC et pour certains équipements.

Équipements de suivi

Les équipements de suivi forment une catégorie particulière ici dans le sens où ils ne consomment pas (ou peu en regard des consommations totales) d'énergie mais permettent de mesurer et suivre les consommations d'énergie des autres équipements à des fins de correction des dérives, de diagnostic ou de gestion énergétiques.

On trouvera dans cette catégorie :

  • des compteurs d'énergie et des wattmètres,
  • des capteurs pour la mesure de grandeurs physiques comme des températures, des humidités relatives, des pressions, des débits (air, eau), des tensions et des intensités,
  • des systèmes d'acquisition et d'analyse des données (matériels et logiciels).

Les équipements peuvent offrir des fonctionnalités additionnelles telles que :

  • équipements portables,
  • équipements intégrables en tableaux électriques,
  • équipements "rackables" dans les armoires avec les ETIC (notamment les unités de distribution d'alimentation ou PDU proposées par les fabricants d'ETIC ou d'armoires.

Le choix de ces équipements dépendra de différents paramètres comme le caractère permanent, périodique ou temporaire de chaque type de mesure (pour des diagnostics ponctuels ou des mesures périodiques la sous-traitance à un ou des prestataires spécialisés est à envisager).

En ce qui concerne les mesures thermiques sur les ETIC, l'ASHRAE propose un guide pour la sélection des types d'équipement et la méthodologie à mettre en œuvre. The Green Grid propose également des livres blancs pour le suivi d'indicateurs avec des recommandations en termes de métrologie. Le projet européen PrimeEnergy IT a également développé des recommandations pour le choix de ces équipements de suivi.

Niveau global

Comme déjà mentionné, l'efficacité énergétique d'un data-centre relève autant de l'ingénierie globale du data-centre (dimensionnement, mise en œuvre et exploitation) que de la sélection des équipements et services.

D'un point de vue conceptuel le data-centre est un système complexe. Heureusement il existe des guides élaborés de manière indépendante des fournisseurs d'équipements et de services dont les équipes en charge de l'ingénierie pourront s'inspirer et dont les responsables des achats pourront prendre connaissance.

En termes d'indicateurs généraux de performance énergétique et environnementale des data-centres, The Green Grid propose de nombreux livres blancs dont la lecture est vivement conseillée.

Le Centre conjoint de recherche de la Commission Européenne (DG-JRC) à Ispra (Italie) a mis en place une série d'initiatives visant à améliorer la performance énergétique des équipements de TIC. Une de ces initiatives est le Code de Conduite pour les data-centres (CoC DC). Ce code de conduite propose des règles de conception, mise en œuvre et exploitation aux partenaires qui s'engagent à le respecter en vue d'améliorer la performance énergétique des data-centres. Ces partenaires sont bien entendus inviter à faire évoluer régulièrement le CoC DC. Il existe 2 types de partenaires :

  • les participants (qui gèrent ou exploitent des data-centres),
  • les promoteurs (ou endorsers qui s'engagent à faire adhérer des participants au CoC et qui peuvent être des industriels, prestataires de services ou relais auprès des parties prenantes sur le sujet).

Le Groupement de Service Ecoinfo du CNRS constitue un centre de ressources sur l'informatique et l'environnement et propose de nombreuses informations sur les data-centres. Il propose également des sessions de formation sur le sujet, ouvertes au-delà du monde académique.

Topten prépare également un guide de critères basé actuellement sur les recommandations et outils développés dans le cadre du projet européen PrimeEnergyIT.

L'ADEME a développé des fiches actions spécifiques aux émissions de gaz à effet de serre des data-centre dans le guide sectoriel sur les technologies numériques de l'information et de la communication (pages 80 à 89).

Mentionnons également les guides et outils proposés aux États-Unis par l'Agence de Protection de l'Environnement (EPA) dans le cadre du programme Energy Star, et par le Département de l’Énergie (DOE) dans le cadre du programme fédéral sur la gestion de l'énergie.

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