Lettre de Leonora Cassender

From Lands Of Lords

Ducs de Septemple,

Si je vous écris aujourd'hui, c'est pour souligner l'effroi que j'éprouve, et que vous ne pouvez en votre âme et conscience manquer d'éprouver, face à l'attitude de celui que je nommerai à présent Tyran. Le voilà qui croit pouvoir refuser à une duchesse la place qui est la sienne au Conseil. Mais nous savons tous que cela est entièrement contraire à la Charte qui ne prévoit en aucun cas une telle situation. Et cela est bien heureux. Qu'il serait facile pour un tyran d'exclure ainsi ses opposants pour manipuler à sa guise le Conseil en leur absence ! Quelle crainte de s'opposer à l'injustice d'un roi un tel précédent pourrait créer !

Je ne tiens pas à débattre ici du bien-fondé d'une sanction. Ce n'est pas là l'objet de ma missive. Je me contenterai à ce sujet de noter la dissymétrie dans le traitement d'une affaire concernant les intérêts propres du Tyran et d'une, comme pour Nordragon, qu'il a laissée se produire sous un œil bienveillant. Telle est bien le cœur du problème. Il ne s'agit pas tant d'un seigneur privé de la propriété de son artéfact, une situation qui possède certes sa gravité propre, que de la confiscation du pouvoir par un Tyran mû uniquement par ses ambitions personnelles et qui n'hésite pas à envoyer les braves hommes du Nord trouver la mort dans le Sud hostile, non pas pour propager la Sainte Foi, trop heureux de s'en excuser ensuite auprès des hérétiques qui, chaque jour, bafouent les Sept, mais bel et bien pour satisfaire son insatiable soif d'artéfacts, et tout cela sans avoir la décence de réussir.

Mais, plus important encore, il ne s'agit pas ici de Leonora Cassender et de Luis de Daoiz. Non, c'est de tout un royaume, de tout un peuple, de toute une époque qu'il s'agit. Car si nous laissons aujourd'hui la tyrannie sévir sans lui opposer la moindre résistance, si nous laissons un tyran s'emparer des pouvoirs qu'il ne possède pas, si nous ne réagissons pas lorsque l'homme que nous avons choisi pour diriger le royaume bafoue ce qu'il a lui-même bâti, il n'y aura demain que ruines, pleurs et oppression dans le Nord. Nous portons la responsabilité de l'avenir de Septemple et il nous revient de condamner les abus des tyrans. Nous seuls sommes en position de le faire.

Aussi, et je vous prie de m'en excuser, il est hors de question qu'en l'état actuel, je me soumette à la tyrannie en remettant la Corne à celui qui n'use de la Charte que pour servir ses intérêts. Je n'ai, pour ma part, de vœu plus cher que de pouvoir la respecter en de saines conditions mais je ne saurai tolérer, et je n'ose imaginer qu'il n'en soit pas de même pour nous tous, la folie d'un Tyran et l'asservissement du royaume.

Respectueusement,

  1. Leonora Cassender,
  2. Duchesse du Cydrion
  3. Du Feu naît la paix
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